2017 - Théâtre

Sans oublier les vivants

« Moi, je voudrais être un loup et me gratter derrière les oreilles. » Louise. Louise est résolument perdue. Perpétuellement à côté de la plaque socialement, bardée d’échecs, la voilà qui s’embulle (s’embuller, v., néologisme : transformer un espace clos en microcosme autosuffisant) chez elle, avec son poisson et ces regards intimidants qui l’observent, assis sur de gros sièges rouges. Là, Louise est en proie à un sentiment de confusion générale et décide de lever l’ancre qui l’attache au monde. Prenant le public à parti, Louise s’enrage, pleure, entame de longs débats avec le poisson, rit parfois, se désillusionne avant de former de nouveaux grands espoirs. Interprétée par deux actrices et une marionnette, c’est autant de voix qui s’entrechoquent dans sa tête pour revendiquer sa part d’indécision. Les textes qui composent cette création sont le fruit d’un questionnement de plusieurs années sur l’incertitude. Sur ces doutes qui nous prennent en tenaille à certains moments de nos vies. Où va-t-on ensuite avec ces choix au creux du ventre, comme un poids entre le foie et l’intestin ?  

Cie Porte-Bagages

Le fil des spectacles proposés par la compagnie Porte-Bagages (Tamara Lysek, Mathilde Soutter et Alicia Packer), c’est une écriture contemporaine au service de la création et la création au service de notre plume. Notre recherche de sens garde les portes du théâtre grandes ouvertes à l’incorporation d’autres formes d’art – la danse, la musique, les arts plastiques, l’image en mouvement. La spontanéité du geste de création est alors investie de cette interrogation constante du rapport au public et des définitions, en plein décloisonnement, de ces diverses disciplines artistiques. Comment, avec le théâtre, créer un rendez-vous singulier avec le spectateur. Pour ce projet – sans oublier les vivants – nous créons à trois têtes et six mains : trois femmes dans la vingtaine réunies par la nécessité de partager leurs sensibilités. Après une première exploration à trois, le travail est assaisonné par d’autres regards, d’autres paires de main.

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